Le terme chabine au même titre que les autres appellations telles que black, octavon et quarteron est devenu une habitude dans la culture française et antillaise. En effet, ce mot désigne une personne de teint clair et aux caractéristiques négrières provenant de deux parents de teints foncés. Ces différents termes sont plus utilisés lors des conversations et aussi dans plusieurs autres pays francophones.
Ce vocable transmet un sens dépréciatif, voire offensant, pour les gamins et les familles métisses qui vivent en France. Toutefois, il faut également rappeler que l’expression chabine remonte du temps colonial où l’esclavage battait son plein et l’homme blanc accablait les familles noires. Découvrez dans cet article, tout ce qu’il y a à savoir sur ce mot.
L’origine du vocable chabine
Ce terme est presque absent de la plupart des dictionnaires universels tels que Larousse. Il est par contre classé par les recueils de la langue créole. Dans le dictionnaire créole, Danièle Montbrand, Hector Poullet et Sylviane Telchid donnent une définition du terme chabine. Elle équivaut à un nègre ayant la peau noire et aux cheveux crépus blonds. Étymologiquement, ce mot provient du croisement d’un ovin et d’un caprin. C’est à la vieille époque, pendant l’esclavage que ce terme puise ses racines, car les esclaves noires étaient souvent comparées à des animaux.
Cette période de l’histoire coloniale explique la raison du nombre colossal de descendants à la peau claire des Antillais ayant pour arrière-grands-parents des Amérindiens, Européens et Indiens. Vous pouvez aussi trouver diverses autres significations de ce vocable selon le genre de la personne. En effet, les femmes aux cheveux roux et aux yeux verts peuvent être appelées chabine dorée ou encore chabine Kalazaza qui signifie gourmande de sexe. Quant aux hommes, ils sont désignés par chaben chapé qui veut dire que le chabin a échappé à son rang social grâce à sa peau claire.
Le terme chabine dans la littérature antillaise d’antan
Dans la littérature antillaise ancienne, ce mot peut faire référence à l’aigreur ou à l’agressivité. En effet, mis à part sa beauté, la chabine est considérée comme une personne terrifiante. Dans le cas où un auteur emploie ce terme dans une œuvre ou peu importe le texte, il insinue que le personnage est enrichi de pouvoirs surnaturels. Ces personnages d’aucune couleur blanche ou noire sont représentés comme des gens incontrôlables. La plupart du temps, ils jouent un rôle de méchant. À l’époque actuelle, la chabine est connue pour avoir un caractère pas très commode. D’où l’expression d’entendre plus souvent « vieille chabine ».
Quelques termes insultants qui s’apparentent au vocable chabine
Plusieurs autres termes racistes sont toujours employés pour rappeler la position des hommes noirs. En voici quelques-uns.
Le terme nègre
Il s’agit par exemple des termes tels que nègre ou nigga en Amérique. Le mouvement de négritude porté par de grands leaders africains le condamne strictement. Le mot nègre désignait à l’époque un esclave noir qui travaillait dans les champs de plantations américaines.
Le terme mulâtre ou mulâtresse
Étymologiquement, le mot mulâtre vient de l’espagnol mulatto qui veut dire mulet. Les personnes métisses issues d’un brassage entre un parent noir et un parent blanc, sont appelées mulâtres. En effet, les hommes blancs appelaient la plupart du temps les enfants provenant des viols commis sur les femmes esclaves noir, mulet. Entre-temps, le mulet est un hybride inter espèce stérile qui provient de la reproduction entre un âne et une jument. Selon le jugement des colons à l’époque, avoir des rapports sexuels avec une femme noire africaine était contre nature. Cet acte était comparé à un mélange de deux espèces. Les tout premiers mulâtres ont été conçus en 1441 au début de la traite négrière.
Le mulâtre était pour autant honoré, car il était conçu d’une hybridation, il avait donc le sang européen et celui africain. Durant la même période, vu sa position, il était aussi méprisé et haï du côté des blancs et de celui des noirs. Un peu partout dans le monde et plus précisément aux Antilles, beaucoup de personnes continuent de penser que les individus métis sont plus remarquables que les noirs. Cette pensée se justifie toujours à cause de la peau claire des métisses. Chaque famille antillaise désirait éclaircir son teint par sa descendance. Selon eux c’était la seule condition pour fuir l’esclavage.
Le terme créole
En effet, ce mot désigne une personne née aux Antilles dont les géniteurs sont européens ou métis. Il faut noter que le vocable créole provient de la race de bovins français appelée de même Créole. Ce mot a été attribué à l’homme dans le but d’établir un rapport entre les esclaves noirs et l’espèce animale domestique. Il désignait aussi les animaux tels que les poules créoles ou les chevaux créoles. Par ailleurs, en fonction du lieu, le terme créole ou béké peut avoir un autre sens. En Martinique et en Guadeloupe, il est attribué aux créoles blancs. Il participe à la fois à séparer et à rapprocher les békés nés des géniteurs qui ne sont pas nécessairement européens. C’est le cas par exemple des Indiens et des syro-libanais qui sont en majorité présents aux Antilles.
Le terme chabine qui en révolte plus d’un
En effet, la nouvelle génération, consciente du sens propre de ce vocable et qui est soucieuse de sa personnalité, s’indigne de son utilisation. Pour elle, c’est une forme de discrimination, voire du racisme qui rappelle le passé colonial. Vous pouvez observer des bagarres sanglantes ou des furies qui éclatent après qu’un blanc ait prononcé « sale nègre » ou « négro ». Il est également possible de voir dans certaines rues de France, des personnes appelées des femmes métisses « eh ! Petite chabine ». Pour aller plus loin, dans certains ouvrages, vous allez remarquer des comportements de discrimination et de haine de la part de plusieurs auteurs. Lorsque vous prenez l’exemple de Voltaire dans Traité de métaphysique, il disait que les blancs étaient supérieurs aux singes. Il considérait dans son ouvrage les nègres ou hommes noirs comme des singes.
Succinctement, le vocable chabine devrait être banni du langage humain. Pendant que certains se sentent supérieurs en utilisant cette appellation, d’autres éprouvent de l’humiliation envers leur personne et celle de leur famille.